DWZ catalogue 3 BD - Flipbook - Page 34
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Auguste Baud-Bovy
(Genève, 1848 – Davos, 1899)
é à Genève, Auguste Baud effectue son
apprentissage sous l’égide du peintre
Barthélemy Menn à l’École des Beaux-Arts de la
ville entre 1862 et 1868. Dès la 昀椀n de ses études, il
épouse Zoé Bovy, peintre sur émail de talent dont il
adopte le nom, signant ses œuvres « Baud-Bovy ».
Très in昀氀uencé par son beau-frère Henri-Daniel
Bovy et la mouvance artistique de la « Colonie
Bovy » au château de Gruyères, il y côtoie Corot,
Courbet et d’autres 昀椀gures de l’avant-garde
romantique. En 1870, le couple s’installe à Genève
où ils accueillent Courbet en exil en 1873. Pour
subvenir à leurs besoins, Baud-Bovy enseigne le
dessin dans les écoles municipales d’art au moins
jusqu’en 1880. Également soucieux de développer
sa propre carrière artistique, il envoie régulièrement ses œuvres à Paris au Salon à partir de 1875.
Après un voyage en Espagne où il fréquente les
communautés de Gitans, copie Goya et éclaircit
sa palette, il s’installe avec sa famille à Paris en
1882, dans la maison du sculpteur Barrias. Il
y fréquente les milieux symbolistes, Puvis de
Chavannes, Rodin et Huysmans, mais vivement
attiré par les cimes suisses, il effectue en 1885
son premier voyage à Aeschi, dans l’Oberland
N
bernois, avant de s’y installer dé昀椀nitivement en
1888. Entre 1891 et 1892, avec Eugène Burnand et
Francis Furet, il réalise le Panorama des Alpes
bernoises, un projet très ambitieux illustrant sa
maîtrise des grands paysages alpins, présenté
à l’Exposition universelle de Chicago en 1893.
Cette même année, sur la recommandation
de ses amis Puvis et Rodin, il reçoit la Légion
d’honneur, avant que la galerie Durand-Ruel lui
consacre une importante rétrospective en 1897.
Atteint de tuberculose à la 昀椀n de sa vie, il tente
un séjour à Antibes en 1898, avant de s’éteindre
à Davos, le 3 juin 1899.
einte en 1893 à l’occasion de ses intenses
périodes d’immersion dans les hauteurs de l’Oberland bernois, notre paysage
alpin condense toute la vision poétique et les
constantes recherches atmosphériques d’Auguste Baud-Bovy. Loin des vues spectaculaires
ou touristiques, il représente le modeste chalet
de Hochkien, isolé dans un brouillard qui dérobe
lentement toute clarté. Au premier plan, une
prairie rase et silencieuse, constellée de buissons
sombres et de discrètes taches de 昀氀eurs blanches
P
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