DWZ catalogue 3 BD - Flipbook - Page 50
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John Byam Liston Shaw
(Madras, Inde, 1872 – Londres, 1919)
é en 1872 à Madras, en Inde, alors que son Evelyn et de son ami Rex Vicat Cole. Lors du
père assumait la charge de gref昀椀er de la déclenchement de la Première Guerre mondiale,
Haute cour, Byam Shaw grandit à Kensington, Byam Shaw s’enrôle avec ce dernier dans les
en Angleterre, où sa famille est retournée vivre Artists Ri昀氀es, et produit des caricatures de guerre
à partir de 1878. Il montre très tôt de réelles dis- pour les journaux. Marqué par le con昀氀it, il meurt
positions pour le dessin et est présenté à l’âge de en 1919 de la grippe espagnole, à seulement 46 ans.
seulement quinze ans à John Everett Millais, qui
ruit d’une technique précieuse et comlui recommande d’intégrer la St John’s Wood Art
school. Il s’y lie d’amitié avec les peintres Gerald
plexe, alliant aquarelle, pastel et gouache
Fenwick Metcalfe (né comme lui en Inde) et Rex sur papier, l’œuvre que nous présentons peutVicat Cole. Il y rencontre également l’artiste être directement rapprochée des illustrations
Evelyn Pyke-Nott, sa future épouse. Étudiant à que Byam Shaw réalise pour la collection « The
la Royal Academy à partir de 1890, il remporte Chiswick Shakespeare », entre 1899 et 1902.
le prix Armitage en 1892 pour son Jugement de Outre le sujet tiré d’Hamlet, Ophélie, la signature
Salomon. Directement in昀氀uencé par les préra- en rouge majuscule, soigneusement apposée
phaélites et fervent admirateur des poèmes de sur un phylactère en bas à droite, correspond
Rossetti, Byam Shaw puise son inspiration chez précisément à la calligraphie de cette série. Si ce
les maîtres anciens, et multiplie les supports et thème shakespearien constitua par son caracles techniques, mêlant peinture à l’huile, pastel, tère tragique l’un des sujets de prédilection des
aquarelle, plume et encre, jusqu’à s’essayer à la préraphaélites, tels Millais et Rossetti, Byam
tapisserie et à la dorure. Béné昀椀ciant du soutien Shaw se distingue de ses aînés en en proposant
des cercles idéalistes londoniens, il expose fré- une interprétation qui con昀椀ne au surréalisme.
quemment au sein de la luxueuse Dowdeswell Le visage d’Ophélie émerge de l’eau comme une
& Dowdeswell’s Gallery, à New Bond Street, où il apparition, environné de nénuphars, baigné par
présente au moins cinq expositions personnelles les dernières lueurs du crépuscule, ou les preentre 1896 et 1916. Enseignant au King’s College mières de la lune. Ses yeux clos suggèrent autant
de Londres depuis 1904, Byam Shaw s’inscrit le sommeil que la mort, comme son demi-sourire
dans une démarche de transmission en fondant oscille entre douleur et abandon, associant ainsi
en 1910 une académie privée, la « Byam Shaw dans cette image singulière de l’héroïne tous les
School of Art 1», en compagnie de son épouse éléments de l’imaginaire symboliste.
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Nous renvoyons au catalogue de l’exposition consacrée en 1986 à l’artiste par l’Ashmolean museum d’Oxford :
Cat. exp. Byam Shaw : a selection of paintings and book illustrations, Ashmolean Museum, Oxford
(2 September - 26 October 1986), Balding & Mansell, Wisbech, Camps, 1986.
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